Le pilote amorce sa descente. Un regard à travers le hublot : Une mer qui s’étend à l’infini, des nuages épars. On ne voit pas encore l’île chocolat. Soudain, l’eau se fait plus claire, on aperçoit un bout de l’île et sa végétation luxuriante. 10 heures de voyage : Sao Tomé se mérite.
Cette petite île située à 300 kilomètres des côtes du Gabon, pile sur l’équateur, est une ancienne colonie portugaise, devenue indépendante en 1975. Sur le tarmac de l’aéroport, des jeunes Santoméens nous accueillent en improvisant une capoeira. Dans la Jeep qui nous conduit à l’hôtel Pestana Sao Tomé situé en centre-ville, le paysage défile : de vieilles bâtisses coloniales enveloppées de lianes, une mer agitée, des enfants en uniforme qui rentrent de l’école… Et puis, une boutique, épurée, celle de Diogo Viaz, qui produit du chocolat « from bean to bar », comprendre « de la fève à la tablette ». On apprend alors que Sao Tomé est un trésor à chérir, empli de richesses, qu’il faut croquer à pleine dents.
Sao Tomé, une île chocolat avant tout
Et ce trésor, Jean-Rémy Martin, landais d’origine, n’a pas voulu le laisser filer. La roça Diogo Vaz, plantation centenaire dont il s’occupe désormais, sert à produire environ 400 tonnes de cacao par an, grâce à 150 000 cacaoyers plantés sur 420 hectares de terres. A nos pieds, des cabosses ovales, rouges, vertes et jaunes, que les équipes locales ont détaché à la main en utilisant de courtes lames crochues montées sur de longues perches pour atteindre le fruit le plus élevé. Un peu plus loin, des femmes assises en cercle ouvrent ces cabosses afin d’extraire à la main les fèves de cacao. Un vrai travail d’équipe.
A une époque où toute la matière première est envoyée à l’étranger pour produire du chocolat dont les fèves de cacao ont toutefois été récoltées en Afrique, le pari de Jean-Rémy Martin est équitable et écologique : Tout produire sur place pour ainsi proposer un chocolat de très haute qualité, tout en offrant du travail aux Santoméens dans des conditions de vie décentes. Au quotidien, 250 collaborateurs travaillent au cœur même de la roça Diogo Vaz.
Jean-Rémy Martin et le chocolatier Filipe qui travaille au sein du laboratoire, ont ce souhait de retracer l’origine de chaque fève de cacao, contrôler le processus de fermentation et de séchage et de torréfaction des fèves, pour ainsi créer du chocolat de haute qualité qu’il vendront dans la boutique et salon de thé Diogo Vaz et exporteront à travers le monde.
En attendant sa commercialisation dans l’Hexagone, Diogo Vaz présentera sa gamme de chocolat (65%, 70% ou encore 75% non torréfié) pour la première fois au Salon du Chocolat 2018 de Paris, du 31 octobre au 4 novembre 2018 (Stand C23).
Que faire à Sao Tomé ?
A visiter absolument à Sao Tomé : Le marché municipal, le palais présidentiel et la relève de la garde, la Cathédrale Nossa Senhora da Graça, le Fort de São Sebastião, la Lagoa Azul et ses eaux turquoise parfaites pour faire du snorkeling ou encore le volcan Pico do Cão Grande (qui culmine à 663 mètres).
Pour une échappée encore plus belle, on met le cap sur l’île de Principe, encore vierge de tout tourisme de masse, ou celle de la Rolas, petit îlot de 3 km² au sud de Sao Tomé, qui a la particularité d’être traversé par la ligne de l’Équateur (un petit monument a été érigé au sommet d’une colline pour marquer le point exact où la ligne de l’Équateur se croise avec le méridien de Greenwich.) Le point zéro est l’une des attractions touristiques l’île qui ne compte qu’un petit village de pêcheurs et un hôtel-resort, le Pestana Equador, aux airs de paradis perdu. Tout autour de l’îlot, se trouve une multitude de petites plages telles que la Praia Café, la Praia Bateria ou encore la Praia Joana aux eaux turquoises et sable blanc pour des vacances placées sous le signe de la détente.
Quand et comment partir à Sao Tomé ?
Idéalement en janvier-février puis entre juin et septembre.
Deux compagnies desservent l’archipel depuis Lisbonne : TAP Portugal (avec trois vols hebdomadaires) et STP Airways (un vol par semaine).
Informations pratiques
Boutique Diogo Vaz
> Adresse : Avenida Marginal dos de julho n°1001, Sao Tomé CP 978, Sao Tomé & Principe
> Site Web